Séances de juin

L'énergie du mois de juin est celle de la joie.

Non pas la joie qui se vit dans l'excitation et la tension, mais la Joie d'être, dans la disponibilité, la plénitude et l'ouverture. Un grand sage indien Svâmî Prajnanpad parlait de la joie en termes simples : être dans la joie, c'est être à l'aise,  c'est se sentir satisfait.

Juin, c’est le temps du déploiement.

Un texte de Christiane Singer 26

Ce qui est bouleversant, c’est que quand il n’y a plus rien, mais vraiment plus rien, il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait, pas du tout. Je vous le jure.

Quand il n’y a plus rien, il n’y a que l’Amour. 

Il n’y a plus que l’Amour. 

Tous les barrages craquent. 

C’est la noyade, l’immersion. 

L’amour n’est pas un sentiment. C’est la substance même de la création. (...) 

Je croyais jusqu’alors que l’amour nous reliait les uns aux autres. Mais cela va beaucoup plus loin ! 

Nous n’avons pas même à être reliés : nous sommes à l'intérieur les uns des autres. 

C’est cela le mystère, c’est cela le grand vertige (...).

Alors, amis, entendez ces mots que je vous dis là comme un grand appel à être vivants, à être dans la joie, et à aimer immodérément.


Derniers fragments d’un long voyage de Christiane Singer, Albin Michel 2017 

Un texte de Véronique Desjardins : Apprendre à aimer 23

Ne restons pas passifs face à la joie : en attendant qu'elle soit là, apprenons à aimer. Voici un texte susceptible de vous éclairer. Il s'agit d'un entretien entre Arnaud Desjardins et l'une de ses disciples. Gardons à l'esprit que ses paroles s'adressent à une personne particulière, ses mots seraient certainement différents s'il s'adressait à quelqu'un d'autre.

C'est tout de suite, dès à présent, que vous devez aimer. Préparez-vous, aimez, aimez, aimez tout ce que vous pouvez aimer. Ouvrez  votre cœur. Aimez en général. (...) C'est maintenant qu'il faut développer votre capacité d'aimer, sans attendre d'avoir reçu. Priez pour demander que votre capacité d'aimer grandisse. Devenez positive. (...) Ouvrez votre cœur. (...) Priez pour vous établir à un autre niveau (...) Priez pour sortir de la médiocrité. (...)

Au départ, faites-en une ascèse. Cela vous demande un effort d'aller vers les autres, cela vous coûte, faites-le, pour sortir de votre prison. Intéressez-vous aux autres, accordez-leur une attention réelle, ouvrez-vous à eux, jusqu'à ce que cela devienne aisé. Dans la vie, il semble y avoir un cruel cercle vicieux : pour donner aux autres, il faut avoir reçu ; un être frustré est incapable de donner, il a trop besoin de recevoir. Or on ne peut recevoir que si l'on donne. C'est la loi. Vous ne recevrez que si vous donnez. (...)

Si vous voulez sortir de ce cercle vicieux, vous devez vous comporter avec les autres comme si vous aviez déjà une richesse intérieure, comme si vous étiez pleine, comblée et que cela déborde de vous. (...) Prenez conscience de tout ce que vous avez là, maintenant. (...) Faites le compte de tout ce que la vie vous a donné. D'habitude, on se promène dans l'existence avec un cahier de réclamations bien à jour. On ne comptabilise que les mauvaises choses. Une fois, je me suis entraîné à comptabiliser au contraire, pendant trois journées entières, tout ce que la vie me donnait du matin au soir : au bout de trois jours de cet exercice, j'étais fou de joie de réaliser mon bonheur. Cessez de vous plaindre. Au lieu de vous sentir frustrée, ayez un sentiment de gratitude pour tout ce que la vie vous a déjà donné et qu'elle continue de vous donner chaque jour.

Extrait du livre de Véronique Desjardins Dans l'intime d'un chemin (Editions du Relié).

Salutation douce au soleil

Cette Salutation pratiquée dans la fluidité et portée par le souffle devient une méditation en mouvement. Il est tout à fait possible de la pratiquer sur une chaise. 

Cet enchainement m'a été enseigné par Walter Thirak Ruta, disciple du Swami Saccidanada, le Yogi silencieux de Madras. 

Basia Le Pape

Postures de déploiement.

En voici quelques unes que nous avons abordées.

Gokarnâsana - le grand angle



Le guetteur latéral

Trikonâsana - le triangle

Le guetteur latéral dans sa version simplifiée

(voyez la position des jambes)


Le mantra AUM

Les mantras sont avant tout des vibrations.

Le mantra AUM n’est pas un mot : c’est une syllabe formée par la première et la dernière lettre de l’alphabet sanskrit. C’est un peu l’alpha et l'oméga du Yoga. Nous aurons l’occasion d’y revenir plus en détail.

Ce qui nous importe aujourd’hui, c’est de se sensibiliser à l’état vibratoire amené par la répétition de ce mantra, autrement dit, de SENTIR les vibrations dans le corps.

Pour cela, nous allons répéter successivement A, puis O, puis M, et être à l’écoute du silence qui suit.

AAA résonne plus particulièrement dans le ventre,

OOO résonne plus particulièrement dans le coeur,

MMM résonne plus particulièrement dans la gorge,

Et le silence qui suit ? A vous de l’expérimenter ! 


Posture de la prière16

Le contentement passe par l'ouverture du cœur.

De même que le cœur physique est un lieu d'échange, de circulation, le contentement ne consiste pas qu'à se remplir. Il y aurait alors un trop-plein ! Il est donc important de rendre ce que nous avons reçu. Il ne s'agit pas de rendre la même chose, il peut suffire de donner ou de remercier.

En écho aux paroles d'Arnaud Desjardins ci-dessus, rendre grâce nous aide à ne pas rester dans le ressentiment et à être dans le contentement.

A notre manière, la posture de la prière nous invite à rendre grâce, à dire merci pour ce que nous avons reçu. 

Remercier, même si nous avons le sentiment de n'avoir rien reçu, va nous aider à recevoir.

Plus profondément, rendre grâce c'est aussi remercier tout court, sans raison particulière. Cela revient alors à s'abandonner, à s'ouvrir, à abandonner sa souffrance.

Un conte soufi

Un homme un jour fait un rêve. Il rêve que dans une ville lointaine se trouve un trésor, caché sous un pont. Sans attendre, il ramasse quelques affaires et se met en route. Il voyage pendant plusieurs semaines et finit par arriver dans la ville de son rêve. Il trouve le pont, et sur le pont il croise un homme, qui lui dit : “cette nuit, j’ai rêvé que dans un jardin, au pied d’un arbre, se trouvait un trésor”’. Il lui raconte tous les détails de son rêve. Le voyageur reconnaît sa propre maison, son jardin, son arbre. Alors, sans plus perdre de temps, il s’en retourne chez lui, creuse sous son arbre, et trouve le trésor”.


Inutile d’aller ailleurs chercher la Joie qui est enfouie en nous-même. Le Yoga va même plus loin, il dit que nous sommes le trésor, que nous sommes la Joie.

Ce conte traite aussi de l’utilité de se mettre en route, de suivre sa route, quitte à emprunter des détours et autre chemin de traverse, quitte à se tromper ; pour d’autant mieux revenir en soi-même. Il parle de l’énergie à développer dans la détermination.

Il nous montre l’importance du regard de l’autre et des rencontres. Sans cet homme rencontré sur le pont, il lui aurait fallu beaucoup plus de temps pour découvrir son propre trésor. En retour, il nous est également donné de mieux voir chez l’autre. 

Le contentement 24

Retour vers le Yoga Sutra de Patañjali, l'un des textes fondateurs du Yoga que nous avons déjà abordé durant les mois précédents.

Parmi les observances, nous avons déjà vu la propreté/la clarté (sauca). En voici une autre : le contentement (santosha).

 Le contentement, c'est la même origine que contenu, contenant : être contenté, c'est être plein. S'il ne manque rien, il n'y a plus rien à chercher. Il n'y a alors plus de manque. Le sens est différent de "se contenter de…" dans le sens de s'en accommoder, s'en arranger, car il y a en arrière-plan l'idée que la situation pourrait être meilleure. Or être contenté, c'est se sentir plein quelle que soit la situation. Le yogi ne voit pas le verre à moitié plein ou à moitié vide, il voit qu'il peut se désaltérer.

Le contentement est un état. Un état sans désir particulier, sans attente de quelque chose.

Nous ne pouvons pas décider d'être dans le contentement, mais nous pouvons nous tourner vers la disponibilité et les expériences suivantes : commençons par être content de TOUT ce qui nous est agréable, de chaque petit instant de bonheur : un moment de partage, un paysage, le chant d'un oiseau, la joie de se sentir vivant. Tout ce qui nous nourrit de manière positive. En prendre conscience, l'apprécier, le savourer.

Apprendre à accueillir peu à peu ce qui nous habite,

Durant les séances de Yoga : Faire le plein des sensations rencontrées. Développer une sensibilité de plus en plus fine et consciente. Ouvrir tous ses sens. Développer l’équanimité en abandonnant l’idée d’aimer ou pas la pratique proposée.

Être dans l'espace de conscience élargi comme nous l'avons expérimenté en mai, c'est être un contenant. Ce contenant accueille - sans enfermer - les sensations, le souffle, les émotions, les pensées... Paradoxalement, découvrir la joie et la plénitude, c'est découvrir que le contenant - que nous sommes - est sans limite ni forme particulière.


La marche afghane (suite) 19

Complétons la marche afghane que nous avons abordée en janvier. Tout d’abord un très court résumé de ce qui a été vu :

Outre ces rythmes de base qui constituent l’essentiel de la marche afghane, la marche afghane peut être utilisée par ailleurs pour approfondir son souffle, comme nous le faisons en Yoga par le prânâyâma

Voici quelques exemples de pratique à faire en marchant, sans risque de fatiguer le cœur, les poumons ou la cage thoracique. Ces rythmes sont à utiliser dans le cas où le terrain ne comporte pas de dénivelé et en-dessous d’une altitude de 2500 m.

Premier exercice

Marcher régulièrement sur le rythme suivant :

Autrement dit, marcher suivant le rythme : 4 / 6


Vous pouvez alterner deux types de rythme :

Souvenez-vous : toujours dans l ‘aisance !

Deuxième exercice

Voici un exercice plus complet qui vise à développer progressivement notre capacité respiratoire.


Comme tout exercice respiratoire, il convient de pratiquer toujours dans l’aisance, sans forcer, ni être essoufflé. Il ne faut surtout pas hésiter à s’arrêter au palier qui vous semble adapté pour le moment pour pouvoir redescendre le rythme tranquillement, comme indiqué.

Les progrès ne manqueront pas de survenir si vous pratiquez régulièrement.

Cette pratique n’améliore pas seulement notre capacité respiratoire, elle favorise l’émergence du calme et de la tranquillité intérieure.

Profitez de l’été pour vous exercer !


Pour compter jusqu’à 10.

Très souvent - dans la marche afghane comme dans les prânâyâmas - un décompte précis des rythmes respiratoires est à effectuer. Les mantras sont fréquemment utilisés dans ce sens.

Mais il existe une autre possibilité : celle d’utiliser sa main. En effet, si nous considérons les phalanges qui se situent au bord, nous avons 10 phalanges qui forment une sorte de boucle.

Plaçons le pouce sur la phalange n°1 quand nous commençons un rythme respiratoire. Quand nous démarrons le rythme suivant, le pouce se déplace sur la phalange suivante (n°2), et ainsi de suite... Nous terminons notre cycle de 10 respirations quand nous terminons notre boucle (n°10).

Cette méthode est facile et nous libère de l’aspect fastidieux du comptage.


Dhyâni mudrâ2 – la mudrâ de la méditation

La mudrâ représentée ici est celle adoptée dans le zen, tel que K.G. Durckeim l'enseignait, avec la main gauche sur la main droite, favorisant la circulation de l'énergie féminine.

Comme Pushpanali mudrâ (voir ci-dessous), nous retrouvons ici une attitude de plénitude.

La forme des mains symbolise une coupe ouverte, pleine de tout et de rien.

Les pouces vont à la rencontre l'un de l'autre, formant une sorte de pont qui relie chaque côté. Tout particulièrement, les pouces restent horizontaux et se touchent en un contact ni trop ferme ni trop mou. 

Les doigts de la main gauche reposent sur les doigts de la main droite. Attitude rarement représentée, mais c'est ainsi que cette mudrâ m'a été enseignée par Jacques Castermann, disciple de K.G. Durckeim. Sentez comme vous êtes.

Cette mudrâ nous invite à être disponible à tout ce qui nous traverse. Facile d'accès, elle n'en demeure pas moins exigeante dans la durée : elle révèle sans équivoque la moindre tension/distraction qui se manifeste. En outre, l'image de la coupe nous renvoie au contenant mentionné plus haut. 

Cette précision favorise la vigilance, ce qui en fait une mudrâ très utilisée durant la méditation. Peu à peu, la méditation développe notre capacité d'accueillir dans la bienveillance, au sein d’un espace de plus en plus ouvert.

L’image de la coupe trouve ici ses propres limites ; le contenant fait écho au contentement, sans formes ni limites ! 


Pushpanjali mudrâ

Pushpanjali mudrâ symbolise le contentement.

Cette mudrâ évoque l'ouverture à la vie telle qu'elle est. Les mains forment un contenant ouvert.

Bibliographie