Séances de novembre

L'énergie du mois de novembre est celle de l'enracinement. C'est bien connu, à la Sainte Catherine tout bois prend racine !

Novembre est donc le moment propice pour s’ancrer dans la vie.

L'énergie de la terre

L'enracinement est le prolongement naturel du lâcher-prise, donc de l'énergie d'octobre. En s'enracinant, les plantes se désintéressent de ce qui se passe en surface pour puiser dans la terre nourriture, force et stabilité. 

Pourquoi est-ce si important ?

S'enraciner, c'est prendre le risque de s'incarner dans cette vie-ci et se donner une chance de goûter la vie et la joie de se sentir vivant. En se privant d'enracinement, nous restons en surface, avec toute la fragilité qui en résulte, telles ces plantes qui s'abattent et périssent à la moindre difficulté météorologique.

Mais comment s'y prendre ?

C’est par le relâchement que nous nous enracinons, dans un lien intime avec la terre. 

En revenant sans cesse à la non-avidité, à cette vigilance qui nous permet de détecter les tensions, les résistances, les encombrements qui surgissent au fil du temps et des événements. En privilégiant donc cette qualité dans l'instant et l'accueil des tensions dans leur dénouement (j'allais écrire dénuement).

En se nourrissant positivement : ouvrons-nous à tous ces "petits" moments de bonheur qui émaillent chaque journée, souvent à notre insu, parfois avec discrétion. Perdons cette habitude de prendre en compte seuls les moments difficiles et pénibles ! A force d'absorber du négatif nous devenons paranoïaque et nous assombrissons notre vie, en nous privant des courants positifs.

En cultivant une nourriture pour nous-même et par nous-même, sans intermédiaire. C'est-à-dire en cessant de vivre par procuration, via notre famille, nos amis, notre vie sociale, notre image… 

Quelles sont mes vraies racines, celles qui me sont propres ? C’est le moment de s’interroger.

Qu’est-ce qui me donne envie de vivre, qui me donne de l’énergie, qui me rend stable ? Qu’est-ce qui me redresse et me fait grandir, qui me met en joie, qui me rend digne ? Telle une plante bien enracinée, nous nous donnons alors une chance de nous déployer et de rayonner. 

Qu’en est-il de l’énergie de la terre elle-même ? Comment se manifeste-t-elle en nous ? 

Quand l’énergie de la terre nous domine, il y a une recherche excessive de la jouissance, comme l'hédonisme par exemple. 

Quand l’énergie de la terre est faible en nous, nous pouvons éprouver de l’intolérance au froid, de l’hypothyroïdie, de l’inertie et de la confusion, des tensions et de l’anxiété, nous pouvons constater une prise de poids ou tout simplement être dans la lune.

Quand l’énergie de la terre est en équilibre en nous, nous éprouvons de la force intérieure, de la confiance en nous, de l’équilibre (postures d’équilibre aisées, sens de la mesure), une générosité naturelle basée sur l’absence de peur de manquer, voire même de mourir.

Brahmacarya (s'abstenir)

Avec Patanjali, retrouvons une nouvelle abstinence : Brahmacarya.

S'enraciner pour se nourrir… Mais quelle nourriture ? Avec quelles énergies me mets-je en contact ? Est-ce une énergie positive, qui me nourrit vraiment, qui me fait grandir, qui me rend heureux ? Ou est-ce une énergie qui m'affaiblit, qui m'avilie ou me disperse ?

Le Yoga nous invite à faire attention à notre nourriture, particulièrement notre nourriture intérieure.

Ne pas être esclave de nos sens. Voir la conséquence des nourritures que nous choisissons. Nous détourner de … ce qui nous détourne de nos priorités. Novembre est le moment propice pour être attentif et faire le tri entre les différentes nourritures que la vie nous propose et celles qui vont dans le sens de nos aspirations.

Un repère intérieur s’avère très utile, c’est celui de la dignité. Avant d’agir, posez-vous la question : ce que je m’apprête à faire est-il digne/indigne de moi ? L’action va-t-elle dans le sens de ma propre dignité ? Si j’agis de la sorte, vais-je pouvoir continuer à vivre en paix avec moi-même ? 

Objet de traductions multiples, je vous propose de vivre aujourd'hui bramacarya comme "ne pas être complaisant avec soi-même". 

Ne pas pratiquer bramacarya , c'est se couper de son énergie spirituelle, la gaspiller.

So Ham

Poème de Babacar Khane

Observe les vagues du souffle

qui déferlent sur les rivages

de la vie et de la mort

qui ne sont qu’un seul fleuve.

Dès que le souffle entre,

prononce SO,

dès que le souffle sort,

prononce HAM.


Ta volonté n’intervient pas,

tu dois observer le va-et-vient

naturel, spontané du souffle

sans forcer l’inspir ni l’expir.

Laisse le témoin intérieur observer

et prendre conscience

de l’inspir et de l’expir.


Tu peux pratiquer cette respiration

partout et à tout instant.

Assis, debout ou couché,

l'essentiel, c’est le dos droit.

Pratique ce pranayama

avant chaque décision

et tu verras plus clair. 


Le souffle est la première des offrandes,

la première des prières. 

SO veut dire “je”, HAM “LUI”. 

A chaque inspir et à chaque expir,

réalise que tu es Lui, qu’Il est toi

et sois détendu, les portes des cieux 

 te seront à jamais ouvertes.

 

Le Yoga de la prière de Babacar Khane. Le yoga de la prière, Editions Institut International de Yoga

Habiter la terre

Poème de Marie-Laure Choplin

Habiter la terre.

Enfin.

Accepter d’être là.

Enfin.

Revenir de tous nos ailleurs, de nos fugues.

Revenir de nos refus.

 

Cesser de réclamer des comptes à la vie,

De lui donner des ordres, ne rien exiger d’elle,

Renoncer au marchandage,

L’acquitter de toute dette, la délivrer de nos impératifs.

 

Acquiescer à la vie telle qu’elle se donne.

Dans tout ce que nous ne pouvons pas changer,

Dans tous de que nous ne pouvons pas choisir,

il y a cela que nous pouvons : dire « oui » à ce qui est.

Consentir sans raison. Faire le saut de consentir, à tout.

Elle est si étroite la cellule où nos exigences nous enferment.

 

Déplions nos mains et laissons se défaire la corde qui nous suspend

hors de la vie.

Laissons-nous déposer au sol de la vie telle qu’elle est.

Ce n’est pas dans le vide que nous allons tomber.

Ce n’est pas dans la boue amère de la résignation.

 

C’est dans l’infinie terre aimante de Dieu.

 

Un cœur sans rempart de Marie-Laure Choplin. Petite bibliothèque de Spiritualité, Editions Labor et fides

Trois torsions du crocodile 1

Voici trois torsions du crocodile, particulièrement efficaces pour libérer les tensions des hanches, bassin et lombaires. Dans les deux premières postures, veillez à maintenir le genou droit vertical, le pied d’appui bien enraciné au sol.

Quatre Dandâsana

Habituellement prise en position assise, Dandâsana, la posture du bâton, se conjugue ici de quatre manières.

Ce qui change, ce sont les points d’appui, et ça change tout !

La rigueur reste de mise et des adaptations sont possibles, mais l’essentiel demeure dans l’étirement du dos, et le positionnement du bassin ; l’allongement des bras et des jambes reste secondaire. Le travail de libération des hanches est un préalable indispensable, en lien avec l’étirement de l’arrière du corps. A remarquer : le coussin sous les fesses en position assise, pour éviter une rétroversion du bassin. 

Le tout constitue un travail remarquable d’étirement, centré sur le bassin.


La posture de l’arc (variante assise)

Voici trois étapes d’une même posture - très complète - combinant flexion, torsion, extension et équilibre. Cet équilibre se fait par la fermeté de la posture et l’étirement du dos, à l’instar de l’arc qui est à la fois souple et bandé pour être efficace.

Tout en maintenant la jambe levée, le haut du corps est en torsion.

Le corps vers l’avant, le bras se lève, dans l’axe du tronc, la jambe est davantage levée, le dos se redresse tout en s’inclinant vers l’arrière 

Le corps bascule tout à fait vers l’arrière, provoquant la levée de la jambe initialement au sol. L’extension du dos est recherchée pour assurer l’équilibre. 

Vidéos de pratiques diverses

Prânâyâma 3 - apprivoiser la respiration ujjâjî.

Entrons plus précisément dans le déroulement de la respiration Ujjâyî, la "victorieuse".

Intéressons-nous tout d'abord au diaphragme, ce muscle si particulier, responsable à 80% de la respiration. La respiration abdominale est aussi appelée respiration diaphragmatique. Vous en trouverez la raison dans les dessins ci-dessous.

Il est donc primordial de sentir le lien entre le mouvement du ventre (en fait, de toute la taille) et du diaphragme. L'un révèle le mouvement de l'autre. Avec l'habitude, il est tout à fait possible de sentir la contraction du diaphragme et sa descente puissante vers l'abdomen.

Dans ce prânâyâma, nous vous invitons à compter intérieurement tout en respirant lentement. Un métronome peut être une aide efficace car il est important que le comptage soit régulier. Nous vous proposons de respirer en comptant comme suit :

Continuer à respirer ainsi, en cherchant à ce que le souffle soit régulier, constant, sans à-coups ni amenuisement. A chaque fois, vous vous retrouvez à poumons pleins et à poumons vides. Apprivoiser votre respiration pour demeurer précisément dans ce rythme.

Ce n'est que lorsque vous êtes à l'aise que vous pouvez graduellement ralentir ce tempo, en adoptant par exemple ce rythme :

A chaque fois que vous êtes à l'aise, vous augmenter un peu plus le temps de l'inspir et de l'expir. Aucune limite de durée dans l'allongement de la respiration. Le rythme peut devenir 16-24 par exemple.


La règle d'or

Ne forcez jamais. Si vous atteignez vos limites, vous serez essoufflé et obligé de rétrograder. Restez toujours en-deçà, ce qui est beaucoup plus difficile car cela implique de très bien connaître vos limites. D'autant plus que nos limites évoluent sans cesse. En revanche, ne stagnez pas dans une respiration paresseuse. Toujours cette recherche du juste milieu, ni trop ni trop peu. Vous êtes alors dans le Yoga.

Retrouvez tous les prânâyâma sur la page Prânâyâma.

Tout d’abord, voici un film d’animation pour vous familiariser avec le mouvement du diaphragme :

Et deux dessins qui schématisent le mouvement associé ventre/diaphragme :

Se préparer à méditer n°1, 2 et 3

Méditations sur l'enracinement 1, 2 et 3

Une pratique ayurvédique : les deux pieds dans l’herbe. 

La médecine indienne nous propose une pratique quotidienne qui va bien avec l'enracinement. A faire tous les matins au réveil.

Il s’agit de bien se couvrir : pull, manteau, écharpe, bonnet, gants si besoin est… Ainsi protégé du froid, vous trouvez un coin d’herbe et vous plantez vos deux pieds nus dans l’herbe fraîche et humide. Vous demeurez immobile, en sentant vos deux pieds s’enraciner dans la terre et en recevoir toute sa force, telle une plante qui s'enracine. Au tout début, les pieds sont froids, mais rapidement la terre se réchauffe et vient communiquer sa chaleur aux pieds. Demeurez ainsi le temps que vous voulez.

C’est une communion avec la terre.

Mais pas seulement. Cette pratique est aussi une sorte de méditation qui nous ouvre à l’espace de la journée qui commence, comme lorsque nous assistons au lever du soleil. Même s’il fait encore nuit. C’est une manière de chasser les démons de la nuit. Plus il fait froid, mieux c'est !

Excellent stimulant du système immunitaire et de la circulation veineuse. Notre corps est chargé d'électricité et cette pratique nous permet de nous connecter à la terre comme un réseau électrique nécessite d'être relié à une prise de terre.

A vous de sentir et de savourer pleinement cette pratique réjouissante pour le corps et le cœur ! 

Shivalinga mudrâ 6

Citons Michèle Lefèvre : 

"Ceci est la Mudrâ de Shiva, qui représente l’aspect de la destruction en vue du renouvellement, du changement vers le meilleur de soi.
Le Shiva Linga représente la source de l’Univers, la semence originelle de la création, la vibration du OM. On le décrit souvent comme une représentation phallique. C’est juste aussi… mais il ne faudrait pas que cela soit limitatif.
Les mains sont placées au niveau du plexus solaire. La main gauche est à plat, doigts rapprochés, et forme comme une assiette pour recevoir la main droite, doigts repliés et pouce redressé verticalement.
Respirer tranquillement. Instiller la détente en soi, un espace sans pensée. Laisser la Mudrâ développer ses effets, comme cela vient.
C’est une Hasta Mudrâ de stabilité, de force, de puissance et d’équilibre."

Kundalinî mudrâ

Voici une mudrâ très puissante que je vous invite à expérimenter.

La kundalininî (la lovée) désigne l’énergie spirituelle - qui n’est autre que l’énergie de Vie - symbolisée par un serpent lové à la base de la colonne vertébrale, dans le périnée. A l’état ordinaire, cette énergie est à l’état latent, comme endormie. Lors de l’éveil, le serpent remonte le long de la colonne vertébrale, venant réveiller tous les différents plans de l’être.

Les pouces redressés dans cette mudrâ favorise la montée de l’énergie le long de la colonne vertébrale.

Au-delà de la théorie, voyez comme cette mudrâ est propice à la méditation, favorisant un enracinement puissant dans le bassin, les dissipations énergétiques et psychiques étant recueillies et se retrouvant solidement ancrées, le tout procurant un état de stabilité.

A vous de voir comment vous êtes.

Prithvi mudrâ 

Prithvi mudrâ nous relie à la terre et nous met en résonance avec Mûlâdhâra cakra, dans le but d'en activer l'énergie spécifique.  Nous retrouvons ici le feu du pouce qui vient activer la terre de l’anulaire.

Cette mudrâ contribue donc à avoir confiance en nous-même. 

Mais aussi, elle favorise la tonicité du squelette, des muscles, des ongles et des cheveux. Elle stimule le sens de l'odorat. La couleur jaune est liée à l'énergie de la terre.

Mûlâdhâra cakra

De mûlâ : la racine et de cakra : roue

Un cakra est comme une roue qui tourne sous l’effet d’un tourbillon. Ce tourbillon vient du croisement de deux circuits énergétiques très importants : Ida et Pingala. Le fonctionnement peut être comparé à une rivière qui fait tourner la roue à aubes d’un moulin : quand le flot de la rivière est paisible et régulier, la roue tourne tranquillement et fait bien son travail de transmission énergétique. Quand le flot de la rivière grossit et devient tempétueux, la roue à aubes peut dysfonctionner, voire se casser, l’énergie devient excessive. Quand le flot de la rivière se tarit ou qu’un obstacle empêche la roue de tourner, plus rien ne circule.

En simplifiant à l’extrême, c’est ainsi que fonctionne la circulation de l’énergie dans les cakra.

Or, c'est aussi avec le bassin que nous nous enracinons, car le centre d'énergie racine (mûlâdhâra cakra) est situé à la base de la colonne vertébrale, à la hauteur du périnée. C'est par les pieds que nous puisons l'énergie pour nous incarner, mais c'est par ce centre que nous nous incarnons avec toutes nos caractéristiques.

Une image pour vous aider à sentir ?

Les pieds et les jambes sont comme un porte-greffe qui assure une bonne nutrition à la plante. Mûlâdhâra cakra est comme un greffon : c'est le point de départ de différenciation et d'épanouissement qui va permettre à la plante greffée de donner le meilleur d'elle-même, dans toute sa particularité, comme un hymne à la vie.

Mûlâdhâra cakra est en lien avec l'énergie terre et c'est par ce centre que nous puisons force, stabilité, équilibre et cohérence. C'est le centre énergétique du corps physique. Mûlâdhâra cakra est donc en lien avec le squelette, les muscles, les ongles, les cheveux, la peau et l'odorat. Autrement dit ce qui nous différencie les uns des autres sur le plan de l'apparence corporelle. 

Bibliographie